Bonjour amis,
Voilà un bout de temps que je n’ai rien publié ici !
J’ai travaillé pendant longtemps sur une nouvelle collection que je peux enfin vous présenter avec fierté.
Je voulais fabriquer moi même les structures en métal de mes bijoux parce que j’avais des idées bien précises en tête : je voulais une structure large mais pas trop type manchette et plastron avec un esprit un peu antique et sacré, vraiment ornemental, mais moderne dans le traitement et dans le montage. Et je voulais de la gravure !
J’ai donc appris tout seule à fabriquer à ce que j’imaginais et ça n’a pas été simple :
Trouver quel métal utiliser et où le trouver, en quantité suffisante et à un prix correct, comment le découper, comment le poncer, le polir, quel produit pour le protéger de l’oxydation, avec quel forêt le percer, quelle largeur pour les trous, et de combien les espacer, quel type d’anneaux, quel type de chaînes, et enfin pas la partie la plus simple : réaliser mes propres illustrations pour les gravures, et trouver le moyen le plus simple, le moins couteux et en même temps compatible avec mon éthique de production, de réaliser la gravure en elle même.
Tout ça, je n’avais pas vraiment d’espace pour le faire : j’avais juste mon chez moi 25 mètres carré où je vis, où je dors, où je mange, où je respire. Et les éclats de métal de la découpe, les vapeurs toxiques de mes tentatives de gravure à l’acide, les petites particules de métal issues du ponçage (etc) n’étaient pas tellement compatibles avec le lieu.
Heureusement, j’ai pu faire des essais d’abord dans l’atelier d’un talentueux maquettiste qui m’a gentiment prêté des outils puis dans un petit espace ménagé par une copine dans sa boutique.
Bref, après des tâtonnements exotiques et plus compliqués les uns que les autres, et les petits coups de pouce des gentilles personnes de mon entourage, ou des artisans chez qui j’allais pêcher un petit conseil par ci par là, j’ai réussi à faire ce que je voulais, et les moyens de réalisation étaient en fait beaucoup plus simples que ce j’avais pu me figurer. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, hum ?!
Voici les dessins de mes idées :
J’ai pensé assez vite à des séries autour des 4 éléments : Air /Eau /Terre /Feu
Une structure de laiton ou de cuivre gravée d’un dessin représentant l’élément. Et des éléments naturels, plumes, pierres, qui viennent l’habiller. Assortir les couleurs, les formes, les couleurs, l’effet au thème : des plumes pour l’Air; du lapis lazuli, du quartz pour l’Eau etc …
Pour la première série j’ai choisi l’Air parce que j’avais très envie de travailler avec des plumes, élément qui présentait plusieurs avantages : sa légèreté, son esthétisme, la diversité de ses couleurs et de ses motifs, son faibles coût, et la possibilité que j’avais d’en trouver à proximité et sans qu’aucun mal fut fait à l’animal duquel elles étaient issues …
Enfin dans les faits ça n’a pas été si simple de m’en approprier : bien sûr il y avait des plumes à vendre sur internet sur des gros sites mais de 1/ je n’avais pas moyen de savoir si elles étaient collectées de manière éthique (ce dont je doute) de 2/ celles qui m’intéressaient étaient trop chères et de 3/ je cherchais des plumes étonnantes, colorées, inhabituelles et le choix étaient restreint.
Du coup j’ai été chercher moi même mes fournisseurs, qui se sont avérées être des femmes, des éleveuses amatrices et passionnées d’oiseaux, qui les appellent « mes petits loups », qui leur parlent, qui prennent soin d’eux, qui les admirent, qui leur laisse de l’espace. Elles ramassent les plumes quand elles tombent et me les envoient avec un petit mot et le nom des espèces dont elles sont issues : un vrai plaisir !
Après fabrication et montage il ne restait plus qu’une des parties que je préfère :
Les photos d’ambiance des bijoux !
Encore une fois j’avais des idées bien précises : une ambiance de forêt primitive : sombre, lourde, avec des éclats de vert et d’or, de cuivre, des masques sur les yeux façon voiles légers de pigment, et des filles à la force tranquille, douces, féminines et fortes, et aussi un métissage de carnations !
Bien sûr pour la photographe c’était Isol Buffy qui s’imposait : le symbolisme féminin est au coeur de ses clichés, sensuel, puissant et surtout c’est l’ aspect mystique qu’elle sait si bien capter qui m’intéressait.
Je me suis arrangée avec le jardin botanique de Tours pour qu’on puisse réaliser les photos dans leur grande serre et ils nous ont gentiment laissé carte blanche.
Merci à eux pour le lieu, merci à Isol Buffy et merci aux modèles Arantia Ella, Mathilde Chartier, Angela Sukoussumutsu, et Quynh Anh Pham.
Vous pouvez voir la totalité du shooting ici
Je m’en vais sur la pointe des pieds et je vous laisse avec les photos…
